samedi 4 juin 2011

Un poker d'artisan !

A l'heure des lumières et des fastes des Championnat du Monde de Poker où tout joueur, fût-ce dans un coin de son égo, souhaite être présent et briller de mille feux, j'ai la furieuse envie de remettre en valeur les gagne-petit, les tâcherons, les coureurs de championnats locaux, les amoureux des coins d'ombre ... les artisans du poker.

Bien obligé me direz-vous ! Quand on n'a plus gagné de prix à quatre chiffres depuis un an et demi, on a une certaine tendance à trouver les raisins trop verts (vous savez, ceux qui sont trop haut !) ou à manger des merles (fautes de grives ...)

Pourtant, cette période de disette a tout de même du bon. Elle oblige à se poser les bonnes questions, LA bonne question : pourquoi jouons-nous au poker ?

Répondre en choeur : "pour gagner de l'argent" reviendrait à enfoncer des portes ouvertes, la question est plus subtile : pour quelleS raisonS (au pluriel, j'insiste !)) nous acharnons-nous à tâter cartes et jetons ou à caresser notre souris chaque soir que Gus Hansen fait !

Pour moi la question est particulièrement difficile car j'ai eu la chance de gagner vite et de façon conséquente ! Même aujourd'hui, alors que mes aventures Holdémiques et omahesques tournent le plus souvent au cauchemar, j'arrive encore à retirer un léger bénéfice de mes activités liées au poker (piges, coachings, assistance technique, petits gains aux tables ...)
Mais bon, si nous ramenons ça au sempiternel taux horaire, je suis plus près des émoluments de la femme de chambre new yorkaise que du loyer de DSK !

Et pourtant il joue ....

Et pourtant nous jouons ... tous. Malgré les rivières de la Reine des Rooms, malgré les relanceurs russes, malgré le taux de frustration "moyen" du poker qui nous offre une joie immense pour des milliers de hurlements dépités.

Pour ma part, et dans le désordre, je dirais l'argent, les potes, le défi intellectuel, l'adrénaline, l'égo et le goût pour les chapeaux voyants. J'insiste, ce hit-parade est cité dans le désordre !

Mais j'ai dû m'interroger maintes fois pour admettre que l'argent n'était pas le moteur principal ! Et l'obligation financière de revenir à des buy in modestes et un rythme moins soutenu m'ont bien aidé à me faire cette révélation : je suis un artisan poker.

Oh, je suis capable de "grinder" des sit'n go pendant des heures, j'ai les outils informatiques pour jouer 12 tables en même temps et j'ai tenté cette terrible aventure du "Volumeur Poker mais, au bout du compte, je n'y trouve pas le mien !

J'aime les fields réduits, les balbutiements d'une nouvelle room, les championnats locaux, partager mon unique table en ligne avec mes potes via teamviewer pour avoir leur avis sur mon jeu.
J'aime prendre le temps de comprendre mes adversaires, d'apprendre de mes erreurs, bref de tailler ma pierre poker à la main, doucement, avec amour !

Comme un artisan !

10 commentaires:

  1. Tu as raisin, euh raison!!! (gaffe à la coquille).
    Pour beaucoup, l'argent n'est pas le moteur (principal).
    Mais ça, les rooms ne l'ont pas encore compris.
    Bien écrit comme d'hab.

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  2. Bien dit, je suis adepte de ta philosophie de jeu

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  3. oups merci Stefal, mon relecteur de luxe !

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  4. bel écrit .............comme d'hab !

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  5. Djé est au poker, ce que Pascal est à la pensée universelle.

    Amen vieux frère ;)

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  6. Tout est dit ....une fois de plus!
    J’adhère .....une fois de plus!
    et le plaisir dans tout ça c'est qu'il est à nouveau présent

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  7. merci pour vos commentaires, vils flatteurs que vous êtes :)

    Plus sérieusement, pourquoi jouez vous et comment jouez vous (volume ou pas, bankroll ou pas, addict ou pas ?)

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  8. si encore je parvenais à dégager le taux horaire d'une femme de ménage... :D

    le défi intellectuel, certainement (et y a du boulot, je pars de loin et avec des armes bien ébréchées!) et puis, entre le poker ou la télé pour occuper les soirées sans potes... ;)

    bankroll management tendance nit/rock, pas du tout addict, donc sans objectif de volume, je stoppe à -2 caves par session, en cherchant toujours à minimiser les risques (donc je minimise les gains et en cela, je sais que je ne serai jamais un bon joueur de poker), je ne suis pas un artisan poker, je suis un gagne-petit poker ! ^^

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  9. Excellent post ! un régal à lire !

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